Ouest France du 17 décembre 2019 : « Tournée au troquet numérique avec les « non-geeks »

Pour les abonnés à la version numérique, il est ici :

Sinon la version papier est là.

Rémy Denoual
            (secrétaire, en polo bleu)forme Denise aux bases de
            l’informatique, pendant que Martine vérifie sa wifi.

Rémy Denoual (secrétaire, en polo bleu) forme Denise aux bases de l’informatique, pendant que Martine vérifie sa wifi. | THIERRY CREUX

Reportage

‘Au Troquet numérique de Damgan (Morbihan), on ne s’accoude pas à un zinc virtuel. On se prend des tournées de bons conseils quand on est peu féru d’informatique. Ce mercredi-là, à la Rotonde, dans le local de l’association l’Université populaire du numérique, équipé d’ordinateurs et d’imprimantes, Pierre, le premier arrivé, explique son souci à Pierre Bleiberg, vice-président de l’association. Sa boîte mail ne fonctionne plus. « Les boîtes mails piratées, c’est courant. Voire les faux messages disant « On a pris le contrôle de votre ordinateur », » relève Jérôme Choain, président de l’association, ingénieur informaticien à la ville.

Cet atelier hebdomadaire, ouvert en 2016, a rapidement trouvé son rythme. Quel que soit son niveau, on vient « au troquet comme à des portes ouvertes, pour aborder tout sujet lié à l’informatique, Internet, les ordinateurs, les smartphones… Pas besoin de s’inscrire », poursuit Jérôme. En plus, des sessions thématiques (réservées aux 125 adhérents) font régulièrement le plein, par exemple sur les mots de passe, la sauvegarde des données personnelles, les navigateurs Internet…

« L’auto-entraide, c’est formateur »

Arrive Martine, avec son ordinateur rose. « Je suis inscrite depuis le début. L’auto-entraide avec les bénévoles, c’est très formateur, apprécie-t-elle. Ce PC fait des caprices avec la wifi chez moi. Un coup sur deux, il se déconnecte », explique-t-elle à Rémy Denoual, secrétaire. Rémy se demande si ça ne viendrait pas de l’antenne de l’ordi mais ne pourra guère faire plus sur ce coup-là. « Au Troquet, on n’est pas des dépanneurs, poursuit Jérôme. On fait de la pédagogie, on essaie de faire comprendre comment ça marche. Parfois, les gens ont déjà du mal à expliquer le problème qu’ils rencontrent. »

Jérôme Choain (à droite au premier plan), président, travaille avec Dominique sur la reconstruction du site Internet de son association. | THIERRY CREUX

Ça n’est pas le cas de Dominique qui fait face à l’ordinateur, avec Jérôme, sourcils froncés, concentré. « Je n’étais jamais venu là. L’hébergeur de notre site Internet d’asso a rendu la mise à jour impossible. Là, c’est au-dessus de mes compétences, reconnaît ce bénévole de Damgan Multisport. L’interface qui donnait l’ergonomie de notre site n’existe plus. » Jérôme lui sauvegarde ses données et va chercher une « appli pour que je puisse de nouveau être autonome dessus ».

« Attends, je prends des notes »

Dans un coin, Pierre et Pierre, eux, tentent maintenant d’appeler Free pour ce satané compte mail bloqué. « Ils disent qu’ils vont m’envoyer un mail alors que je n’y accède pas », ironise Pierre. Le bénévole conseille de « rappeler de ta ligne fixe demain, ça marchera peut-être mieux. »

« Ah voilà Denise ! » se réjouit Martine, qui profite du réseau pour faire deux mises à jour. Denise, une habituée elle aussi, se dit « bien embêtée pour modifier des contacts sous Windows 10. » « Déjà, vous avez fait un drôle de truc pour aller dans vos contacts », pointe un bénévole. Rémy embraye et suggère un petit logiciel libre. « Il va faire un test de mails et les rapatrier sur l’ordinateur. En attendant, va sur l’expéditeur, clic-droit, modifier contact… » « Attends, je prends des notes », rigole Denise.

Le troquet accueille ceux qui ont besoin de conseils en informatique les mercredis, à Damgan. | THIERRY CREUX

Celle-ci patauge aussi un peu dans le tri de ses photos numériques. « Souvent, j’ai peur de faire des bêtises et de les perdre. » Rémy lui montre les manipulations. « À chaque fois, on glane des idées. Ça m’est arrivé de venir pour mon iPhone aussi, confie Denise. Parce qu’au début, je savais juste téléphoner et envoyer des SMS. Maintenant, j’arrive un peu à contrôler quand même. » Elle repart, contente d’avoir pris au passage une rasade de bonne ambiance à ce troquet plus 2.0 que licence IV.

Sylvie RIBOT (Ouest-France)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back to Top