Les œuvres évoquées ce matin, rédigé par Martine.
Dans le murmure des feuilles qui dansent / Ledig, Agnès – Albin Michel, 2018
Anaëlle, une jeune femme dont la vie a été bouleversée par un accident, se reconstruit doucement, entre son travail et sa passion pour l’écriture.
Thomas raconte des histoires merveilleuses d’arbres et de forêt pour mettre un peu de couleur dans la chambre d’hôpital de Simon, un garçon lumineux et tendre. Chacun se bat à sa manière contre la fatalité. Mais est-ce vraiment le hasard qui va sceller leur destin ? Dans ce nouveau roman, Agnès Ledig noue une histoire simple et poignante où des âmes blessées donnent le meilleur d’elles-mêmes et nous rappellent, dans une nature à la fois poétique et puissante, que la vie est plus forte que tout.
Histoires de la nuit / Mauvignier, Laurent – Les éditions de minuit, 2020
Il ne reste presque plus rien à La Bassée : un bourg et quelques hameaux, dont celui qu’occupent Bergogne, sa femme Marion et leur fille Ida, ainsi qu’une voisine, Christine, une artiste installée ici depuis des années. On s’active, on se prépare pour l’anniversaire de Marion, dont on va fêter les quarante ans. Mais alors que la fête se profile, des inconnus rôdent autour du hameau.
Ce qu’il faut de nuit / Petitmangin, Laurent – La manufacture de livres, 2020
C’est l’histoire d’un père qui élève seul ses deux fils. Une histoire d’amour. Les années passent et les enfants grandissent. Ils choisissent ce qui a de l’importance à leurs yeux, ceux qu’ils sont en train de devenir. Ils agissent comme des hommes. Et pourtant, ce ne sont encore que des gosses. C’est une histoire de famille et de convictions, de choix et de sentiments ébranlés, une plongée dans le cœur de trois hommes. Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d’hommes en devenir.
Les confidences / Nimier, Marie – Gallimard, 2019
Dans un appartement vide, meublé de deux chaises, une table et un immense philodendron, Marie recueille, les yeux bandés, des confidences. Les candidats se sont inscrits anonymement. Ils prennent place sur la chaise libre et racontent ce qu’ils ont choisi de partager, souvent pour la première fois.
Remords, regrets, culpabilité, mais aussi désirs, rêves, fantasmes se dévoilent ; les confidences se succèdent, toujours plus troublantes.
Le palais des orties / Nimier, Marie – Gallimard, 2020
Une jeune fille se tient au milieu du chemin. Blouson et short en jean, sans ourlet le short, un peu court pour la saison, découvrant des jambes nues que le chien flaire avec insistance. Sa voix est grave, légèrement poudrée. – Je cherche, dit-elle, le Palais des Orties. » Quelque part en France, une campagne modeste, un peu défigurée. Au fond d’une vallée, à quelques kilomètres d’un village, des hangars recouverts de tôles mangées par la rouille, une ferme où tout serait à reconstruire. Autour, des champs d’orties. Nora et Simon vivent là avec leurs deux enfants. Ce n’est au départ ni un choix ni un rêve. Ils gagnent leur vie avec une plante que tout le monde arrache. L’ambiance est gaie, plutôt. On se serre les coudes. On est loin du bon vieux temps, avec sa trayeuse, ses odeurs de corne roussie et son hachoir à manivelle. Loin des exploitations à grande échelle, loin de l’agriculture bio et raisonnée. C’est la débrouille. Et puis, un jour, arrive une jeune fille avec son sac à dos. Frederica. Fred fait du woofing.
Barbe bleue / Nothomb, Amélie – Albin Michel, 2012
« La colocataire est la femme idéale. » Amélie Nothomb est née à Kobé en 1967. Dès son premier roman Hygiène de l´assassin paru en 1992, elle s´est imposée comme un écrivain singulier. En 1999, elle obtient avec Stupeur et tremblements le Grand Prix de l´Académie française. Barbe bleue est son 21e roman.
Soif / Nothomb, Amélie – Albin Michel, 2019
« Pour éprouver la soif il faut être vivant. »
Le miracle Spinoza / Lenoir, Frédéric – Fayard, 2017
Banni de la communauté juive à 23 ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l’éternité la jouissance d’une joie suprême et incessante ». Au cours des vingt années qui lui restent à vivre, Spinoza édifie une œuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d’une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ?
Octofight T1 Junker/Pacheco – Glénat, 2020
2050. La France, gouvernée par Mohamed-Maréchal Le Pen, est devenue un régime totalitaire où les valeurs du Gaullisme ont été poussées à l’extrême, rendant l’euthanasie obligatoire pour les plus de 80 ans en fin de droit. Radié de la sécu pour avoir été contrôlé positif à la nicotine et promis à la sentence administrative, Stéphane Legoadec n’a d’autre choix que de prendre la fuite en compagnie de sa femme Nadège. Sans ressource, ils trouvent refuge auprès des Néo-ruraux, une communauté en marge où les octogénaires en exil ont organisé leur retraite. Mais selon une contrepartie de taille : ne peuvent rester que ceux qui se distinguent lors de véritables affrontements de gladiateurs. À mains nues, avec ou sans dentier (de protection) ou en fauteuil roulant de combat, pour gagner, tous les coups sont permis. Même s’il vaut mieux viser les prothèses…
Dictionnaire amoureux de l’inutile : Morel, François et Valentin – Plon, 2020
Ce livre serait une promenade joyeuse, drôle, iconoclaste dans nos souvenirs, nos émotions aussi futiles que solides. Faire des ricochets au-dessus de la rivière, des cocottes en papier, des canulars, s’interroger sur la fossette de Kirk Douglas, la coiffure du président Giscard d’Estaing, l’expression « peigner la girafe », se rappeler les petits trains électriques, la guitare de Tino Rossi, les télégrammes de première et les speakerines de la télévision… Ce serait un livre impossible, tant la notion d’inutile est sujette à caution. L’homme est-il plus utile que la langouste ? La pomme de terre est-elle plus indispensable que le liseron ? L’idiot du village moins nécessaire que le membre de l’Institut ? Ce serait un livre qui musarderait, vantant les mérites de la grasse matinée et des contrepets dans les discours des ministres, le plaisir d’écouter la météo marine quand on est sous la couette, la virtuosité des joueurs de yoyo.
Un livre aussi indispensable qu’inutile.